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Titre du blog : mes oiseaux du paradis
Auteur : blandine974
Date de création : 02-12-2008
 
posté le 13-01-2009 à 01:52:05

une vie à part

Oui je fais ça comme beaucoup d’autres personnes et ça parait tout à fait normal, je passe des heures entières à réfléchir, et je dors a peine
Tout ce qui s’est passé dans la journée me traverse l’esprit, et tout mes sens et mes pensées se bloquent à certains points, à certains détails, à certains événements qui m’ont marqués au cours de mes journées
Un soir je regrette une erreur, un autre je me sens fière de ce que j’ai fait, un troisième, je pleure ma déception, encore un quatrième ou ma conscience refuse mes choix,  et ça ne s’arrête jamais
Une fois je suis heureuse, une autre fois je suis triste ou en colère…
Des tas de questions m’entourent, des tas de décisions à prendre me troublent,…
Et moi je reste là, seule comme chaque soir, à réfléchir.
Cela depuis mon cancer, voilà 14 ans de doutes, de souffrances intérieures et extérieures plus ou moins visible, plus ou moins forte. J 'ai accepté de me soigner, de me couper de ma famille pendant quelques mois  que j'ai passé en chambre stérile,
ce qui n'était que le commencement de trois années de souffrances physiques et morales
Ces années dont j'ai planifié ma vie au rythme des chimio, de mes jours avec et de mes jours sans.
Ces années que mon mari et mes enfants se font du mauvais sang pour moi. Et qu'ils subissent mes mauvaises humeurs, dont je ne me rendais pas compte
Tant d'année de combat contre ce 'crabe'.
De sa maladie il est quelquefois
Difficile…d'en parler, Il est naturel de ne pas
Vouloir inquiéter ceux que l’on aime.
Vous vous demandez quand et
Comment dire les choses, comment
Exprimer votre angoisse…
Pourtant,  ceux qui l’ont fait
L’attestent : parler à quelqu’un en
Toute confiance et dialoguer avec
Leurs proches les a soulagées et
Aidées à faire face à la situation. Pour ma part ça été le silence complet, je ne pensais plus, j'étais comme endormie et un beau jour c’était la claque de ma vie
L’après maladie est toujours un moment délicat. Bizarrement,
L’annonce de la fin de la maladie et des traitements ne remplit pas
De la joie escomptée. Tout d’abord, aussi
Désagréables que puissent être les traitements, les rendez-vous
Chez le médecin, les examens médicaux, ils ont scandé, rythmé
Notre vie pendant plusieurs mois. Ils ont structuré nos journées.
On vivait en fonction d’eux. L’encadrement médical était, sans
doute, sécurisant. Et, brutalement : plus rien. On se sent
Abandonnée par le corps médical, sans repère, on n’a pas eu le
Temps ni l’esprit d’en organiser de nouveaux. Et puis, si les
Traitements passent, la fatigue demeure encore un bon bout de
Temps et autour de soi l’incompréhension s’installe : “Tout va bien,
Tu es guérie”. Plus le droit de se plaindre. Les proches, rassurés,
S’empressent d’oublier qu’il y a eu cette maladie et nous
Demandent de redevenir celle d’avant. Mais, le traumatisme est
Bien là, les souvenirs, les peurs, l’angoisse bien présents. Et puis,
Où va-t-on placer toute cette énergie canalisée dans ce combat,
Dans cette lutte pour la guérison ? Cette énergie se dilue dans le
vide, on ne sait plus qu’en faire. Petit à petit, on réalise ce qui vient
De nous arriver avec une sensation de décalage par rapport à
L’entourage et aux événements.
L’après maladie, au-delà d’une reconstruction physique demande
Une reconstruction psychologique. Il faut retrouver de nouveaux
Repères, se réadapter à la vie “normale”, recanaliser l’énergie.
L’après maladie devrait pouvoir se préparer, s’anticiper.
Il en est qu'aujourd'hui rien n'es plus comme avant, j'en soufre de ne pas avoir été là au moment ou mes enfants avait le plus besoin de moi, aussi je leur demande pardon pardon pour la souffrance que je vous ai fait endurée malgré moi, à vous et votre père. Il y a beaucoup de chose à dire sur les traitements, les souffrances physiques et morales du malade et de son entourage. Mes enfants ont soufferts, ils ont grandit trop vite.

j'ai entendue des mots très difficiles, mais tellement compréhensibles.
 Mais voilà, difficile aussi pour lui à l'idée de perdre sa maman.
 
Hors pour moi le plus difficile c'est aussi la vie après la maladie.
Je ne me reconnais plus, ma vision sur ce qui m'entoure s'en trouve différente.
 Mes envies mes objectifs mes promesses toutes les choses que j'ai affirmé haut et fort ne plus faire si je m'en sortais. 
Lorsque l'on revient à la réalité de notre vie avec ses obligations et une vision différente de ce que l'on a pu être avant.
mes enfants c'est ma seule raison de vivre.
les psys savent bien que l'après est parfois encore plus difficile que l'avant, surtout lorsque la maladie et ses traitements ont généré des séquelles ou un handicap avec lesquels il faut vivre avec ce qui est mon cas, en plus de la peur d'une éventuelle récidive.
L'hiver c'est le plus dur pour moi ,mais quand le soleil brille alors là ....je revis un peu
Il faut éviter d'être seul, ce n'est pas facile, surtout quand le conjoint travaille
Et le soutien est efficace quelque soit le moment, même si c'est des années plus tard.

Aujourd’hui mon bonheur de vivre c'est agrandit, grâce à ma belle fille et à mon fils, qui mon donné un petit-fils.
Néanmoins je me dois de garder ma souffrance (même si j'ai des douleurs plus fréquentes, plus lancinante, des migraines...etc.). Croisons les doigts.

Je ne sais pas si ce témoignage ressemble à l'un ou l'une d'entre vous mais j'espère
qu'il servira à vous donner le courage et la volonté de vous battre.